[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Quand des étudiants exaucent les rêves les plus fous de leurs aînés...Imaginez qu’un génie sorte de sa lampe et vous propose de réaliser un souhait, lequel serait-il ? C’est un peu le rôle qu’endossent depuis quatre ans les membres de l’association étudiante Kdovie auprès des seniors. Cette année, elle est intervenue pour la première fois au sein de l’EHPAD du moulin d’Ascq.
Un vendredi de mai. Bernard a les yeux qui pétillent. À 70 ans, ce résident de l’EHPAD du moulin d’Ascq vient d’exaucer son souhait le plus cher (c’est le cas de le dire) : celui de rouler en Porsche. Avant ça, il a eu le droit pendant tout un après-midi, à une visite exclusive de la concession allemande de la rue Bossuet-Prolongée et ce jusque dans les ateliers. « En général, on propose ça à des clients qui viennent d’acquérir un véhicule », précise Romain, l’expert produit, qui fait ce jour-là office de guide.
Cette journée hors-normes, le septuagénaire la doit à l’association Kdovie qui œuvre pour exaucer les rêves des seniors depuis quatre ans. L’initiative est rattachée à la licence professionnelle Conseil en qualité de vie et vieillissement (dite Qua2vie), un parcours proposé par l’université de Lille 1 préparant les étudiants aux services d’aide à la personne.
Ce qui peut nous freiner, c’est le coût de certains souhaits ou l’état de santé des accompagnés.
C’est la première fois que Kdovie, lauréate 2016 du prix coup de cœur de la palme de l’initiative intergénérationnelle (prix national), intervient en EHPAD. Un atout selon Cédric Duchat, coordinateur et animateur au sein de la structure. « Tout n’est pas parfait chez nous, mais dans l’humain on est bon, confie-t-il. Il y a un vrai suivi et ici, nous connaissons un minimum le parcours de vie de nos adhérents. C’est beaucoup plus facile pour faire émerger les souhaits. »
Vol en montgolfière, enregistrement d’un disque, balade à cheval : les bénévoles, qui fonctionnent en binômes, recueillent les souhaits avant de faire le tri sur les projets réalisables et ceux qu’il faut écarter. « Ce qui peut nous freiner, c’est le coût de certains souhaits ou l’état de santé des accompagnés », précise Janick Naveteur, vice-présidente de l’association.
Il arrive aussi que des seniors abandonnent le projet en cours de route, se considérant souvent trop âgés. « Charge à nous de les garder motivés. Souvent, rien qu’en leur expliquant la possibilité de garder un souhait, leur journée est illuminée, raconte Cédric Duchat. Il y a le poids du passé alors faut les bousculer un peu, leur dire que ce n’est pas fini, et qu’il n’y a pas d’âge pour réaliser ses rêves… »
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