[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]À la Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes, l’association « Poule Pour Tous » sauve des poules de l’abattoir en les rachetant à l'éleveur. Son objectif est désormais de s'étendre à travers toute la France.
Les poules, qu’elles soient issues d’élevage intensif en cage, d’élevage au sol ou même d’élevage plein air ou bio, partent à l’abattoir après environ 18 mois de bons et loyaux services : on les appelle des « poules réformées ». Parce qu’il trouvait que c’était une aberration, Thomas Dano a créé l’association Poule pour tous et sauve les poules d’un bien triste sort.
On l’a rencontré pour comprendre un peu mieux le sens de son action.
« J’ai vu une annonce d’un éleveur qui vendait des poules réformées à 2 €. Des poules qui avaient un an de ponte et qui partaient à l’abattoir. »
Lorsqu’on lui demande pourquoi il a décidé de sauver des poules, Thomas Dano, 27 ans, avoue qu’il en a toujours eu. Pratiques à plusieurs point de vue, « ce sont de formidables recycleuses qui font des œufs ! ».
Alors, en février 2017, quand il a vu qu’un éleveur vendait ses poules après un an de ponte pour seulement deux euros, il les achète sur un coup de tête avec son frère pour leur éviter une triste fin. Il fait donc l’acquisition de 1 000 poules, du jour au lendemain. « Oui, sacré coup de tête ».
Mais une fois l’euphorie du sauvetage dissipée, qu’en faire ? Ils ont l’idée de les remettre sur internet pour trouver des familles qui souhaitaient acquérir des poules à petits budgets. En seulement six semaines, elles sont toutes vendues.
« Si je ne suis personne et que je sauve 1 000 poules, qu’est-ce que ce serait si j’étais quelqu’un ? ».
C’est à ce moment-là qu’il a l’idée de monter l’association Poule pour tous, à la Chapelle-sur-Erdre (près de Nantes) et se met à racheter des volatiles d’environ 18 mois aux éleveurs, quatre fois plus cher que l’abattoir, pour qu’ils y trouvent un intérêt.
Un fonctionnement qu’il affine au fil du temps. Il nous glisse qu’il a fait une « connerie », la dernière fois. Le 15 octobre 2017, il fait l’acquisition de 2 000 poules. Mais en hiver, puisque les gens sont plus réticents à acheter des poules, il n’a pas réussi à les écouler et a dû les garder : la dernière est partie en février.
Mais cette erreur ne l’empêche pas de continuer ses sauvetages. Il paraît même s’en amuser et en prend note pour l’avenir.
Pour le moment, l’association possède un dépôt à La Chapelle-sur-Erdre ainsi que huit dépôts éphémères à Angers, Saumur, Laval, Challans, Saint-Pere-en-Retz, Missillac, Saint-Gravé et Saint-Nazaire.
Mais alors, comment fonctionnent les sauvetages, et où stocke-t-il les poules si ces dépôts ne sont qu’éphémères ?
C’est simple : les poules arrivent par camion, le mardi. Elles sont déchargées au dépôt principal de l’association, à La Chapelle-sur-Erdre, et repartent aussitôt le lendemain, soit aux dépôts éphémères, soit chez des clients venus les chercher directement sur place, soit en livraison par transporteur agréé par la Chambre de l’Agriculture pour faire une distribution à domicile dans la France entière.
Mais Thomas Dano ne rachète que les poules venant de la filière Bio, parfois même de la filière Label Rouge ou Plein Air… Il nous explique que ce n’est pas par simple caprice, mais tout simplement parce que les poules ayant vécu en cage sont gorgées d’antibiotiques et, une fois privées de tous ces médicaments, risquent de mourir à la moindre bactérie.
En l’espace de trois mois (août, septembre et octobre), l’association a sauvé 5 000 poules de l’abattoir.
Poule Pour Tous travaille sur la France entière, mais les frais de transport d’animaux restent très élevés. C’est ce qui semble poser le plus problème à l’association. Thomas Dano souhaite avoir plus de dépôts dans toute la France afin de pouvoir livrer des poules réformées plus facilement à l’autre bout du pays et, par la même occasion, faire baisser le coût du transport.
« Si j’envoie trois poules à Marseille, ce n’est pas rentable pour le client. La poule revient trop cher car il y a 37 € de frais de port, soit 12 € par poule. Mais si j’en envoie 50 au même endroit, les frais de port seront de 5 € par poule. Ça réduit fortement le prix et là, ça devient avantageux. Nous trouverons plus de familles pour les accueillir et en sauverons donc de plus en plus. »
En bref, Thomas Dano a à cœur de créer un réseau énorme, « une grande famille », comme il dit.
« Pour faire simple, nous recherchons 1 000 points de dépôts en France, soit 10 par département. Les poules arriveront à Nantes le lundi et le mardi, nous les expédierons le mardi après-midi et elles arriveront dans les dépôts le mercredi matin dans toute la France. Les frais de port jusqu’aux dépôts seront alors compris dans le prix des poules et tout le monde pourra acquérir des poules à moindre coût et participer au développement durable à son échelle et en bonus, manger des œufs sains ! »
Pour créer ce grand réseau, l’association recherche des personnes souhaitant participer à cette initiative et souhaitant devenir des « dépôts ».
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Sauver des poules