[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Cette jeune femme réalise des vélos en bambou, écologiques et durables Fabriquer des vélos en bambou, à la fois pour lutter contre le changement climatique, la pauvreté et répondre aux besoins locaux, voici l’objectif de la Ghanéenne Bernice Dapaah, à l’origine de l’initiative « Ghana Bamboo Bikes » lancée en 2009.
Bernice Dapaah a présenté son idée pour la première fois dans le cadre de la Clinton Global Initiative University, qui rassemble des centaines d’étudiants, d’universitaires et d’experts chaque année, afin d’échanger autour des solutions innovantes permettant de répondre aux défis planétaires, tels que le changement climatique. Son projet lui a permis de gagner de nombreux prix internationaux et de participer au forum économique mondial en 2014.
Grâce à cette notoriété rapidement acquise, Bernice va fonder Ghana Bamboo Bikes au Ghana. L’objectif ? Permettre aux Ghanéens d’acheter leur vélo écologique localement pour éviter l’importation, réduisant ainsi l’impact écologique et créant de l’activité locale.
Bernice Dapaah explique les avantages des vélos en bambou par rapport aux vélos « classiques ».
Il y a quelques années, je me suis rendue compte que les vélos qu’on utilisait au Ghana n’étaient pas forcément adaptés aux besoins de la population. Ils permettent de rouler uniquement sur des routes en bon état, alors que c’est rarement le cas à la campagne. En plus, comme ce sont des vélos qu’on importe, ça ne crée pas d’emplois et ça ne développe les compétences de personne. Par ailleurs, j’ai réalisé qu’il y avait beaucoup de bambou sauvage au Ghana, et que c’était une ressource qu’on pouvait utiliser pour fabriquer des vélos.
« Ces vélos n’ont pas besoin d’être remplacés tout le temps. Et s’il faut les réparer, les matériaux, les outils et les compétences sont sur place. » explique la fondatrice de Ghana Bamboo Bikes, insistant sur la robustesse de ces vélos. Et, en effet, ce qui prime dans les logiques de développement durable, c’est justement la durabilité en opposition à l’obsolescence.
« Le bambou génère 30 % d’oxygène supplémentaire par rapport aux arbres »
Sur le plan environnemental, le bambou permet d’améliorer la qualité de l’air et de l’eau dans les zones où il est cultivé, puisqu’il absorbe le dioxyde de carbone, tout en libérant de l’oxygène [selon le principe de la photosynthèse, NDLR]. Par rapport aux arbres, il génère même 30 % d’oxygène supplémentaire. Ses racines, très denses permettent aussi de limiter l’érosion des sols – un aspect important pour les agriculteurs. De plus, le bambou qu’on utilise pour nos vélos n’est pas traité avec des produits chimiques.
« La fabrication de vélos en bambou est peu énergivore »
La fabrication des vélos se fait en plusieurs étapes. Tout d’abord, il faut couper le bambou à la bonne taille, le tailler soigneusement, puis l’assembler pour former le cadre du vélo, à l’aide d’une résine et de fibres de sisal. [Le sisal est une plante souvent utilisée dans la filière du bois, NDLR.] Une fois que c’est sec, les pièces manufacturées sont ensuite fixées sur le cadre du vélo, comme les pédales et la fourche, par exemple. Et à la fin, des femmes récupèrent le bambou n’ayant pas été utilisé pour fabriquer des briquettes de charbon. Elles ont été formées pour cela.
Bien sûr, seules les armatures et les pièces en métal sont recyclables, mais c’est déjà un immense changement par rapport à la plupart des vélos conventionnels. Cette jeune fille n’est évidemment pas la seule à produire des vélos en bambou. Le concept semble se développer dans de nombreux pays alors que la demande en alternatives écologiques, même en matière de cyclisme, augmente chaque année. Et vous, seriez-vous près à investir dans cette bicyclette durable ? Leur site : ghanabamboobikes.org
Leur Facebook : ghanabamboobikes
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