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 La projection comme un mécanisme de défense

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Mili
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Féminin Zodiaque : Bélier Nombre de messages : 35067
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MessageSujet: La projection comme un mécanisme de défense    La projection comme un mécanisme de défense       EmptySam 16 Jan 2021 - 16:16

La projection comme un mécanisme de défense

  • Par Didier BRESSAN


C'est celui qui dit qui est !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]« Les côtés malaimés de nous-mêmes que nous tentons en vain d’éliminer de nos vies se projettent sur les autres, et nous forcent à les reconnaître. » - Jean Monbourquette
La plupart du temps nous projetons notre ombre sur autrui. C’est lui qui a toujours tort. Cette projection de toutes nos négativités alimente nos aversions incompréhensibles et nos haines viscérales. Mais elle est aussi un moyen de voir clair en nous, à condition de prendre conscience de cette projection.
« N'oublie pas que quand tu pointes quelqu'un du doigt, il y a toujours trois doigts pointés vers toi ! » - Proverve chinois.

On avait tout compris depuis longtemps !

Bien avant la psychanalyse, le mécanisme de la projection avait déjà été observé. Ainsi, Bouddha professait déjà que « Tout ce qui te dérange chez les autres, c’est seulement une projection de ce que tu n’as pas résolu en toi-même ». La même idée se retrouve aussi dans le Talmud selon lequel « Quiconque voit autrui imparfait l’accusera de ses propres défauts », de même que dans le Nouveau Testament avec la parabole de la paille dans l’œil du voisin et de la poutre dans son propre œil. Et ce vieil adage ne dit pas autre chose : « Quand vous pointez un doigt vers quelqu’un ou quelque chose, trois doigts de votre propre main pointent vers vous ». Enfin, à travers le cultissime « C’est celui qui dit qui est », même la sagesse de la cour de récréation avait tout compris au mécanisme de la projection.
La psychologie agrandira le champ de définition de la projection, qui va s’élargir dans deux dimensions. La première est le prolongement de la vision psychanalytique (attribuer à quelqu’un d’autre ses propres affects que l’on n’assume pas), tandis que dans la seconde dimension, la projection est vue comme le phénomène par lequel nous ne percevons pas les autres tels qu’ils sont objectivement, mais tels que nous les voyons au travers de notre propre grille de lecture émotionnelle.

Un mécanisme de défense

La projection, dans son sens psychanalytique, est l’opération par laquelle le sujet expulse de soi et localise dans l’autre, personne ou chose, des qualités, des sentiments, des désirs, voire des objets, qu’il méconnaît ou refuse en lui. Il s’agit là d’une défense d’origine très archaïque et qu’on retrouve à l’œuvre particulièrement dans la paranoïa, mais aussi dans des modes de pensée « normaux » comme la superstition — LAPLANCHE et PONTALIS.
Dans le champ de la psychanalyse, la projection est un mécanisme de défense : de façon simpliste, nous avouer à nous-mêmes que nous avons telles émotions, croyances, pulsions… allant à l’encontre de la vision idéalisée que nous avons de nous-mêmes, nous serait tellement inconfortable que par un joli tour de passe-passe mental, nous escamotons l’objet du scandale pour le rematérialiser chez quelqu’un d’autre.
Par définition, ce mécanisme agit de façon inconsciente puisque, sur un plan conscient, nous nions posséder la caractéristique en question, qui a de ce fait été rejetée dans nos parts d’ombre inconscientes (voir le sujet sur l’Ombre). Parce que nous ne sommes pas en mesure d’affronter notre propre réalité, parce que nous ne voulons pas nous voir tels que nous sommes vraiment, nous avons mis au point « à l’insu de notre plein gré » ce mécanisme qui permet d’accuser les autres plutôt que de s’incriminer soi-même. Le plus souvent, ce que nous projetons sur autrui, ce sont les parts de nous-mêmes que nous jugeons le plus négativement. C’est parce qu’elles nous sont intolérables que nous ne pouvons les assumer consciemment et que nous tentons de les expulser hors de nous. Ainsi, si j’ai honte de mon côté désinvolte, par projection, je serai particulièrement irrité par ce que je relève comme des marques de désinvolture chez les autres, sans réaliser pourquoi j’ai particulièrement peu de tolérance pour ce type de comportement chez autrui.
Il arrive parfois que cette part sombre soit à ce point refoulée, qu’elle semble ne jamais se manifester dans ma vie. Si, dès ma petite enfance, une éducation stricte a tout de suite stigmatisé ma tendance à la désinvolture, j’ai si bien intégré les « il faut » et les « je dois » qu’une fois adulte, je ne m’autoriserai aucun écart.
Dans la mesure où le sens du devoir et des responsabilités ne m’est pas inné et qu’il est venu se superposer à ma vraie nature, il est vraisemblable que côtoyer une personne désinvolte me sera particulièrement exaspérant. Non seulement parce que la projection relève que cette part inavouée est également tapie au fond de moi, mais, aussi, parce que cette personne s’autorise un comportement que mon éducation m’interdit de m’accorder et que je m’efforce à grand-peine d’extirper de moi. En bref, elle jouit d’une liberté que je n’ai plus et que je lui envie…
Autre exemple : au restaurant, quand à une autre table un client se plaint bruyamment auprès du serveur de ce que son plat est trop salé ou pas assez chaud, une part de nous condamnera ces façons grossières, mais il se peut aussi qu’en même temps, une autre voix, admirative, murmure au fond de nous : « Waw, en voilà un qui n’a pas peur de dire tout haut ce qu’il pense. Moi, je n’oserais jamais… ».
Entre un défaut que je rejette (le sans-gêne) et une qualité que je ne m’autorise pas (s’affirmer en public), la distinction est parfois minime… Plutôt qu’un défaut que nous occultons, il arrive donc parfois que ce que nous relevons chez les autres soit des qualités en nous qui n’ont pas encore pu se déployer ou s’exprimer (la légèreté dans le premier exemple et l’affirmation de soi dans le second). Et c’est justement parce que nous les avons en germe en nous que nous sommes à même de percevoir et d’être touchés par ces mêmes qualités chez les autres.

Conséquences de la projection de ses parts non assumées

L’inconvénient des projections tient à sa nature de mécanisme de défense : s’il nous évite un inconfort émotionnel, il ne nous permet cependant pas de progresser sur le chemin de la connaissance et de l’acceptation de soi puisque la raison d’être du mécanisme est justement d’éviter que nous soyons conscients du processus d’occultation qui se déroule en nous.
C’est fondamentalement une question de responsabilisation : tant que nous projetons les contenus non assumés de notre ombre (voir l'article sur l'Ombre), nous restons incapables de reconnaître ces aspects de personnalité comme étant les nôtres et de fait, il nous est impossible de les faire évoluer vers plus de conscience.
Deux options s’offrent alors à moi. La première serait de me poser en victime d’une vie peu clémente, avec le risque que la leçon me soit resservie jusqu’à ce que je la comprenne. L’autre option est celle de la responsabilisation, de me demander quelle est la part là-dedans qui m’appartient, sur laquelle il m’est possible de travailler. Dans cette optique, la personne dont le comportement m’énerve ne sera plus vue comme indésirable, mais comme quelqu’un qui entre dans ma vie pour me faire avancer. À cet égard, la sagesse bouddhiste va jusqu’à dire que nos meilleurs maîtres dans la vie sont nos pires ennemis, ceux qui nous font le plus souffrir.
Il est par ailleurs intéressant de noter comment le mécanisme de la projection s’articule avec la loi d’attraction. Tant que je n’accueillerai pas ma part d’égoïsme, par exemple, mon entourage me reflétera cet égoïsme et j’aurai le sentiment désagréable de n’être entouré que d’égoïstes. Comme je n’attire pas ce que je veux, mais ce que je suis, si une part de moi « vibre l’égoïsme », ce que j’attirerai sera donc inévitablement en résonance avec cela.

Sortir des projections : L'effet miroir

La relation aux autres (et plus encore à son partenaire de vie) peut être un extraordinaire outil de connaissance de notre fonctionnement intérieur, pour peu que l’on prenne conscience du processus mis en œuvre dans la projection. Par définition, le mécanisme de la projection est inconscient au moment où il se déroule. Cependant, avec un très léger décalage, il est possible de prendre conscience de ce qui est en train de se passer, de réaliser que l’autre me reflète qui je suis. C’est ce qu’on nomme communément l’effet miroir.
Une fois que j’ai identifié une projection à l’œuvre, il m’est possible de me réapproprier cette part d’ombre refoulée et de l’emmener durablement à la lumière. La première étape de ce processus consiste tout d’abord à reconnaître quand un effet miroir est à l’œuvre. Ce n’est pas facile, car cela demande une bonne dose d’honnêteté et d’humilité, ainsi que beaucoup d’amour de soi pour ne pas rejeter ce que le miroir nous renvoie.
Mais comment savoir si ce que je relève comme un défaut chez autrui est dû à une projection de ma part ou si ce défaut est objectivement bien présent chez lui ? Le meilleur critère est le degré d’irritation et de rejet que m’inspire ce « défaut ». Si je me contente de le constater, de l’observer sans jugement ni condamnation, il est probable que ce défaut n’a pas d’écho en moi. En revanche, si je suis dans une forte réaction émotionnelle, que mon humeur s’en trouve affectée, que je suis dans le jugement et le rejet, il est plus que vraisemblable qu’il y a eu effet miroir.
S’il y a projection de ma part, cela ne veut pas forcément dire que l’autre ne possède pas lui aussi cette caractéristique. Il est possible que nous la possédions tous les deux, dans des proportions diverses. En pratique, il est peu fréquent de projeter un défaut sur quelqu’un qui en est totalement exempt. Ainsi, il est plus facile de projeter l’image du violent sur quelqu’un un tant soit peu autoritaire que sur une personne totalement timide et effacée.
De même, si quelqu’un me critique, son degré de virulence à mon égard indiquera s’il projette ou non sur moi. Mais il est bon de garder à l’esprit que ce n’est pas parce que mon vis-à-vis projette que je ne possède pas moi aussi cette part en moi…
Une fois que j’ai perçu qu’un effet miroir était à l’œuvre chez moi, la deuxième étape consiste à découvrir quelle est cette part dont je n’assume pas encore la responsabilité et que j’ai projetée sur l’autre. Cela peut ne pas être évident, car ce qui m’a irrité chez l’autre ne se retrouve pas nécessairement chez moi sous la même forme et dans un même registre. C’est parfois plus subtil. Par exemple, si je suis irrité parce que mes enfants sont bruyants au restaurant, il est possible que ce que mon irritation mette en lumière, ce soit mon manque de confiance en moi, ma difficulté à assumer le regard ou le jugement des autres sur moi et ma famille…
Enfin, une fois que j’ai pu identifier chez moi cette part refoulée, la dernière étape du processus consistera à la reconnaître comme mienne, à prendre mes responsabilités à son égard. Pour qu’il n’y ait pas rejet, cela suppose de l’accueillir avec bienveillance et amour. Par exemple, reconnaître que je peux avoir en moi des aspects jaloux m’aidera à mieux me connaître, à anticiper mes moments de faiblesse ou de fragilité.
C’est en ne jugeant pas cet aspect jaloux comme mauvais, en ne cherchant pas à l’éradiquer ou à le faire changer que je pourrais me relâcher et laisser se dissoudre les conflits intérieurs qu’il suscitait en moi.
Grâce à l’effet miroir, l’identification des projections devient un puissant outil de transformation de ses schémas répétitifs et limitants.

Se libérer des projections des autres

S’il est bon de prendre conscience de ses propres projections, il est tout aussi important de ne pas se laisser enfermer dans les projections que les autres font sur nous. En effet, toute projection à notre égard vient nous imposer une vision extérieure nous restreignant dans un cadre rigide, dans un rôle assigné, qui n’est pas nous et qui nous coupe de notre véritable essence.
Lorsque quelqu’un me catégorise ou me critique, comment ne pas me laisser influencer et déstabiliser ? Plus j’aurai tendance à me juger moi-même, à introduire de la dualité en moi, plus je serai perméable aux jugements extérieurs et risquerai de me décentrer pour me perdre dans le mental des autres. Ramener à moi ce qui appartient à autrui me fera inévitablement retomber dans mes émotions et mes réactions négatives (colère, rejet…).
En revanche, lorsque je suis à même de revenir à moi, de me centrer, il devient plus facile de distinguer ce qui dans cette critique m’appartient et ce qui appartient à l’autre. Si le mental est calme, il devient aisé de percevoir si l’autre projette sur moi ; auquel cas sa critique ne me concerne pas car elle ne parle pas de moi, elle ne parle que de son auteur, de ses croyances et de ses limitations.
Tel est le message du deuxième accord des célèbres Quatre accords toltèques de Miguel Ruiz : N’en faites jamais une affaire personnelle. La critique émise par autrui (pour peu qu’elle contienne une projection) ne me concerne en effet pas vraiment, elle ne me transmet que sa vision du monde : « Ce que vous pensez, ce que vous ressentez, c’est votre problème, pas le mien. C’est votre façon de voir le monde. Cela ne me touche pas personnellement, parce que vous n’êtes confronté qu’à vous-mêmes, pas à moi. D’autres auront une opinion différente, selon leur système de croyances » - Miguel Ruiz.
 
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MessageSujet: Re: La projection comme un mécanisme de défense    La projection comme un mécanisme de défense       EmptyDim 17 Jan 2021 - 14:17

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MessageSujet: Re: La projection comme un mécanisme de défense    La projection comme un mécanisme de défense       EmptyMar 19 Jan 2021 - 11:49

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