[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Une Autochtone de 13 ans exhorte l'ONU à protéger l'eau La militante anishinaabe Autumn Peltier a profité de la Journée mondiale de l'eau jeudi pour demander aux membres de l'Assemblée générale des Nations unies réunis à New York de donner à l'eau les mêmes droits et la même protection qu'aux êtres humains.
Invitée à prendre la parole dans le cadre du lancement de la Décennie internationale d'action sur l'eau pour le développement durable, Autumn Peltier, âgée de 13 ans, originaire de l'île Manitoulin en Ontario, a déclaré qu’il était temps de cesser de polluer la planète, ajoutant que « beaucoup de monde ne pense pas que l'eau est vivante ou possède un esprit », contrairement aux croyances de son peuple.
Ses propos venaient appuyer le discours du Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) Antonio Guterres, qui avait déclaré que d’ici 2050, un quart de la population mondiale vivrait dans un pays en manque d’eau douce de façon chronique ou récurrente.
Alors que plus de 2,1 milliards de personnes sur la planète manquent déjà d'eau potable à domicile, dont plusieurs vivant dans des communautés autochtones au Canada, le Secrétaire général incite les États à mieux gérer et préserver les ressources mondiales en eau.
Prenant la parole en tant que « représentante de la société civile », Autumn Peltier a profité de son discours pour déclarer que personne ne devrait se demander s’il risque de manquer d’eau potable, et plus particulièrement les enfants, qui ne devraient pas grandir sans jamais savoir ce qu'est l'eau potable.
Nous avons tous besoin et droit à l’eau, pas seulement les gens riches, tout le monde.
Autumn Peltier
Autumn Peltier, 13 ans, une Anishinaabe de l'île Manitoulin en Ontario, surnommée la « gardienne de l’eau ».
Autumn Peltier, 13 ans, une anishinaabe de l'île Manitoulin en Ontario, surnommée la « gardienne de l’eau ».
Photo : Evan Mitsui/CBC
Brenden Varma, le porte-parole du président de l’ONU, a reconnu qu’il n’était pas commun de voir une jeune fille de 13 ans s'adresser aux 193 États membres des Nations unies.
« Nous avons l'habitude d'entendre des dirigeants mondiaux parlant souvent un langage très bureaucratique », a-t-il dit, mentionnant que tous avaient été très émus par les propos d’Autumn. « Elle était incroyable. »
« Ce sont les jeunes qui peuvent nous aider à progresser, nous devons donc les écouter et mettre en œuvre leurs idées », a renchéri Henk Ovink, l’envoyé spécial des Pays-Bas sur la gestion de l'eau. Selon lui, collaborer avec ceux qui hériteront de la Terre est essentiel.
L'ambassadrice canadienne Louise Blais, représentante permanente adjointe auprès de l’ONU, s’est voulue rassurante après le discours d’Autumn Peltier en déclarant travailler « pour que tous aient accès à de l’eau potable. » Mme Blais a précisé que cela voulait aussi dire travailler avec les Premières Nations pour s'assurer que leur eau soit potable.
Gardienne de l’eau
Ce n'était pas le premier discours public d’Autumn Peltier, surnommée la « gardienne de l’eau ». La résidente de la Première Nation de Wikwemikong, un territoire non cédé de l’Ontario, est devenue une défenseure bien connue de l'eau potable, particulièrement pour les communautés autochtones au pays.
En 2015, Autumn Peltier a été invitée à participer à une Conférence sur le climat en Suède, rassemblant 64 enfants de 32 pays.
En 2016, elle rencontrait le premier ministre du Canada Justin Trudeau, qui s’était engagé, lors de sa conversation avec elle, à protéger l’eau.
En 2017, elle a été nommée pour le Prix international de la Paix des enfants. Elle était la seule Canadienne parmi les 169 finalistes.
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